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mercredi 29 octobre 2008

A la bonne soupe !


Allez, c'est les vacances : si je ne vous glisse pas une p'tite recette maintenant, je ne le ferai jamais ! Je vous propose donc une SUPER BONNE et SUPER FACILE recette de soupe de potiron. Non non ! Ne fais pas la grimace, là-bas au fond : cette soupe-là n'a rien à voir avec l'insipide potage orangeâtre que ta (grand')mère tentait de te faire avaler dans ton enfance ! Essaye, tu verras ! Fais confiance, ami lecteur, et tu épateras tes amis lors du prochain dîner de "ouf" que tu feras chez toi. Et en plus, c'est d'saison ! Que demande le peuple ???

Ingrédients
  • 1/4 de potiron
  • 4 portions de vache-qui-rit (on dit 4 vaches-qui-rient ???)
  • 1 barquette de lardons
  • Crème fraîche liquide
  • Herbes au choix (ciboulette fraîche...)
Enlever les pépins et l'écorce du potiron (pour ça, le couper en morceaux, c'est plus facile).
Le faire cuire dans un peu d'eau salée.
Faire revenir dans une poêle les lardons.
Mixer ensemble le potiron, les lardons, les portions de vache-qui-rit. Saler, poivrer, ajouter les herbes et la crème selon son goût perso.
Servir chaud.

C'est encore plus joli quand on ajoute au dernier moment sur le dessus un filet de crème et quelques herbes fraîches. Trop beau !

Allez, mets-y toi, ami lecteur, et donne m'en des nouvelles !

lundi 27 octobre 2008

RASED en péril...


"3000 professionnels de RASED supprimés, des milliers d'élèves en difficulté sur le carreau !

Non à la suppression pure et simple de 3000 professionnels (postes E et G) des Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté ! Cette mesure va priver des dizaines de milliers d'élèves des aides spécialisées, qui ne couvriraient plus tout le territoire, et conduira à terme à la suppression des RASED.

La brutalité de cette décision vient souligner la contradiction d'une politique ministérielle qui prétend faire de la lutte contre l'échec scolaire une « priorité. » La mise en place des deux heures d' « aide personnalisée » ne peut se substituer au travail effectué dans le cadre des Réseaux d'Aides, qui ont été créés pour répondre aux besoins particuliers des élèves en difficulté."

Pour signer la pétition, clique ici, ami lecteur.

dimanche 26 octobre 2008

Le chat styliste

Encore un texte produit par un de mes élèves : il s'agissait ici de torturer des contes traditionnels pour créer son propre texte. Cet élève-ci, parmi les transformations proposées, a choisi de mélanger plusieurs histoires à sa façon. Le résultat est étonnant...

"Il était une fois un meunier, ruiné. Ses enfants demandèrent leur héritage. Il décida donc de donner à l’aîné le moulin, au second l’âne et au dernier le chat. Dès que les enfants eurent leur bien, ils partirent. Le dernier se demanda quoi faire de son chat. L’animal lui demanda alors de lui faire un ensemble de jean’s. Mais le jeune homme n’avait rien, donc ils continuèrent leur route. Une demi lieue plus loin, il rencontra une fée, vêtue d’une robe de velours rouge et chaussée d’escarpins de vair. La fée dit qu’elle cherchait un styliste pour sa filleule, la reine de ces terres. Le chat murmura alors qu’il pouvait faire ce métier, à conditions qu’elle lui offrit son ensemble de jean’s et un cornet de glace en prime. En moins de trois secondes, il eut ce qu’il demandait. Ils arrivèrent au château de la belle dame et furent conduits devant la souveraine. Aussitôt, le chat lui confectionna une robe couleur de jour. Mais la reine avait une soif infinie de beauté : il lui en fallait toujours plus ! A peine fut-elle vêtue, resplendissante, qu’elle exigea pour le lendemain une robe couleur de nuit, et une autre couleur d’hiver.

Le jeune homme, toujours aux côtés de son chat, fit remarquer qu’ils étaient affamés, et qu’ils aimeraient se reposer un peu. La monarque les regarda avec mépris et les renvoya sans plus un mot. Ils se tournèrent alors vers la fée, qu’ils trouvèrent dans une des tours. Elle leur donna quelques pièces d’or, et un écu de bronze, pour aller chez Mac Magido.
Arrivés au restaurant, ils prirent un menu fraîcheur, et gagnèrent en bonus une hache pour le jeune garçon, et pour le chat, une paire de bottes tout à fait dans le même genre que celles que portait son ancêtre, le fameux chat botté.

Ils revinrent au château, rassasiés mais fatigués. Une hôtesse les conduisit à leur chambre où ils pourraient dormir en paix. Mais au bout d’un petit quart d’heure, le chat voulut se soulager. Il partit donc à la recherche des toilettes, et se perdit dans les immenses couloirs du château. Le hasard voulu qu’il passa devant le laboratoire secret de la reine. Il entendit (car il était curieux) qu’elle montait un plan démoniaque pour éliminer tout ceux qui lui faisaient de l’ombre. Dans son imagination malade, elle projetait d’éliminer le chat et son maître du même coup. Le félin eut tellement peur qu’une mare s’étala à ses pieds. Il retrouva vite fait sa chambre, et après s’être lavé, avertit son compagnon… qui s’évanouit aussitôt. Le chat décida qu’il fallait qu’il s’en sorte seul, et que son devoir était de sauver tout ces gens. Il prit la hache au cas où et se dirigea vers les appartements de la reine. Là, il demanda audience, et dit à la souveraine :

« Ô, Grande reine ! On m’a dit que vous étiez capable de vous transformer en toutes sortes d’animaux ?
- En effet, cela m’est très facile, répondit celle-ci qui aimait à se vanter.
- Pourriez-vous vous transformer en loup ? »

A peine eut-il fini sa phrase qu’il grand loup gris se tenait devant lui.
« Et un animal très petit ? Une sauterelle ? Ou une grenouille ? »

Une petite rainette se mit à sauter de droite et de gauche. Aussitôt il s’élança, la coupa en deux d’un coup de hache et… la mangea. Il fit la grimace : il n’était pas habitué à ce genre de menu, et regretta de ne pas avoir imité son illustre ancêtre ; une souris eut été plus à son goût.
Il retourna alors dans sa chambre, mais le jeune homme était toujours évanoui. Lorsque tous les efforts pour le réanimer se montrèrent inutiles, il décida de le mettre dans un cercueil de verre, afin que tous puissent le voir et le pleurer, puis il prit la tête du royaume, le gouvernant avec sagesse et clairvoyance.

Un jour, une princesse passa devant le cercueil. Elle trouva le jeune homme si beau, qu’elle descendit de son cheval pour lui faire un baiser. Il se réveilla (Oh ! miracle !), ouvrit un œil étonné, mais devant la figure de la princesse, qui, il faut bien l’avouer, n’avait pas été gâtée par la nature, il le referma et se rendormit à tout jamais.

mardi 21 octobre 2008

Les aigles ne montent pas par l’escalier


Le pédagogue avait minutieusement préparé ses méthodes : il avait établi scientifiquement, disait-il, l’escalier qui doit permettre d’accéder aux divers étages de la connaissance ; il avait mesuré expérimentalement la hauteur des marches pour l’adapter aux possibilités normales des jambes enfantines ; il avait ménagé ça et là un palier commode pour reprendre son souffle, et la rampe bienveillante soutenait les débutants.

Et il pestait, le pédagogue, non pas contre l’escalier qui était évidemment conçu et construit avec science, mais contre les enfants qui semblaient insensibles à sa sollicitude.

Il pestait parce que tout se passait normalement quand il était là, à surveiller la montée méthodique de l’escalier, marche à marche, en soufflant aux paliers et en tenant la rampe. Mais s’il s’absentait un instant, quel désastre et quel désordre ! Seuls, continuaient à monter méthodiquement, marche à marche, en tenant la rampe et en soufflant aux paliers, les individus que l’école avait suffisamment marqués de son autorité, comme ces chiens de berger que la vie a dressés à suivre passivement leur maître et qui se sont résignés à ne plus obéir à leur rythme de chien franchissant sentiers et fourrés.

La bande des enfants reprenait ses instincts et retrouvait ses besoins : l’un montait l’escalier à quatre pattes ingénieuses ; un autre prenait de l’élan et grimpait les marches deux à deux, en brûlant les paliers ; il en est même qui s’essayaient à monter à reculons, et qui, ma foi, y acquéraient une certaine maîtrise. Mais surtout, incroyable paradoxe, il y avait ceux – et ils étaient la majorité – pour qui l’escalier était trop dépourvu d’aventures et d’attraits, et qui, contournant la maison, s’agrippant aux gouttières, enjambant les balustrades, parvenaient au sommet en un temps record, bien mieux et plus vite que par l’escalier soi-disant méthodique, et une fois là-haut, ils descendaient sur la rampe en toboggan… pour recommencer cette ascension passionnante.

Le pédagogue fait la chasse aux individus qui s’obstinent à ne pas monter par les voies qu’il estime normales. S’est-il demandé si, par hasard, sa science de l’escalier ne serait pas une fausse science, et s’il n’y aurait pas d’autres voies plus rapides et plus salutaires, procédant par sauts et par enjambées ; s’il n’y aurait pas, selon l’image de Victor Hugo, une pédagogie des aigles qui ne montent pas par les escaliers ?

Célestin Freinet, Les dits de Mathieu

Ma côpine !


Une pensée spéciale pour mon amie Isabelle, hospitalisée.

Je pense à toi. Courage.

Bingo !

6 000 cliks sur ce blog... tout rond !
Merci, gentil lecteur ou internaute égaré de prendre le temps de me lire.

lundi 20 octobre 2008

Cauchemars de croissance...

Qui, la veille d'un grand jour, de ces jours uniques et bouleversants, n'a pas fait un rêve "étrange et pénétrant" dont il se souvient des années plus tard ?

Par exemple, la veille de mon mariage, j'ai rêvé que j'avais tout préparé : robe, traiteur, coiffure, menu, invités, tente, déco., fleurs, bougies, chants, maire, curé... mais complètement oublié de m'occuper de mes chaussures. Ma mère me disait que ça n'avait aucune importance, que le mariage, c'était avant tout un sacrement, et qu'on ne pouvait pas -qu'on ne devait pas !- s'arrêter à des histoires de chaussures ! Certes, me disais-je in petto, mais je me voyais mal m'avancer dans l'église avec ma belle robe blanche, chaussée de vieilles pompes noires éculées... De guerre lasse, ma mère me conduisait dans la ville du coin -Trou pÔmé du fin fond de la campagne- pour y chercher la perle rare... les seules chaussures blanches que nous y trouvions étaient des bottes en vinyle blanc, semelles compensées et lacets devant de haut en bas... Le cauchemar s'arrêtait là. Je m'imagine encore avancer dans cet équipage jusqu'à l'autel !

La semaine qui a précédé mon premier accouchement, j'ai rêvé que j'allais à la maternité pour mettre au monde mon aîné. Dans la salle d'accouchement, une autre femme occupait déjà le médecin, qui me disait d'aller faire un tour, que pour moi, ce n'était pas pour tout de suite... Je lui demandais si je ne risquais pas de rater le plus important, s'il était sûr que je reviendrai à temps... il me congédiait d'un air sûr de lui et je partais, un peu honteuse d'avoir remis sa parole professionnelle en doute et inquiète tout à la fois. De fait, quand je revenais quelques minutes plus tard, le médecin m'accueillait très relaxe pour m'annoncer que mon fils était né et que ça s'était tout à fait bien passé. J'étais à la fois heureuse et soulagée que "ce soit fait", et en même temps terriblement déçue de n'avoir pas été présente pour un si grand événement...

Et enfin, au cours de ma première rentrée, j'ai rêvé qu'en plein cours, un élève se levait, se dirigeait vers moi, ne semblant réagir à aucune de mes questions, me regardait un moment en face à face puis me pinçouillait la taille pour me chatouiller, le tout en gardant un sérieux à faire peur. J'étais stupéfaite. L'ensemble de la classe se levait alors, prenait son cartable et quittait la classe sans se préoccuper une seconde de mes ordres - répétés et insistant - de reprendre leur place ! Je m'en souviens aujourd'hui encore, dix-sept ans après. Entrer dans une classe, dans SA classe pour la première fois, c'est commencer une aventure incroyable.

Je ne regrette pas un seul instant.

jeudi 16 octobre 2008

Fatals Picards

Comme Jack sur Danger Ecole (click), je vous conseille d'écouter cette chanson (click) : beaucoup de rigolade sur un grand fond de vérité ! Ahhh... ça fait du bien, kekfois, de se sentir compris... !

mercredi 15 octobre 2008

Problème ?

Bonjour ami lecteur,
Il semblerait qu'il y ait un problème avec les commentaires : certains d'entre vous n'arrivent pas à les publier... Si c'est votre cas, pouvez-vous m'envoyer un mail pour me le signaler ? Je verrai ce que je peux faire...
Merci !

Je soutiens, tu soutiens, il soutient...

Dans mon école pas comme les autres, nous nous sommes lancés à corps perdu dans la grande aventure du soutien.
Nous comptons un grand nombre d'élèves en difficultés, voire en grandes difficultés, et il nous a semblé, une fois fait le deuil des deux heures perdues à l'enseignement général, que les deux heures gagnées au soutien ne pouvaient qu'être bénéfiques aux plus démunis... selon le vieil adage : il faut voir le verre à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide.

Forts de ce principe et sachant que l'internat nous impose un certain nombre de contraintes propres à cette structure, nous avons décidé d'opter pour une semaine de quatre jours 1/2 (classe le mercredi matin) et deux fois une heure de "coup de pouce", les mardis et vendredis de 15h30 à 16h30.

Je m'occupe du soutien en langue française, en binôme avec la "Maîtresse d'aide". Et nous avons choisi de concevoir ces temps de reconstruction tout à fait différemment de la classe traditionnelle. En effet, je n'imagine pas un enfant totalement dépassé par les notions abordées à longueur de journée se relever miraculeusement sous prétexte que je lui aurais répété une Nième fois ce que je me suis échinée à expliquer en classe entière...

C'est pourquoi nous avons opté pour un livre très intéressant : "Sujets, Verbes et Compagnie" de Daniel Gostain. Il s'agit d'un court roman racontant l'aventure de Verbes, agacés de rester en vase clos, et décidant de partir à la recherche de compagnons. Ils trouveront des sujets et entrerons avec eux dans un monde de plus en plus complexe, découvriront les déterminants, les adjectifs, des compléments variés... sous le regard bienveillant ou sévère des rois Être et Avoir.

J'espère que ce livre, ludique, créatif et plein d'humour, permettra à des élèves perdus loin loin loin, de se raccrocher, par un lien plus affectif qu'abstrait, à des notions de conjugaison et de grammaire qui jusque là ne leur évoquaient rien.

J'y vois le même intérêt que la Planète des Alphas, outil destiné à des enfants qui n'entrent pas dans la lecture par les voies habituelles.

Ou la Grammaire est une chanson douce, d'Orsenna, pour les adultes...

Voilà. J'espère que nous obtiendrons des résultats. Oh, bien modestes, mais néanmoins appréciables par les p'tiots comme par moi... Depuis le temps, j'ai appris à savourer les petites victoires !

mardi 14 octobre 2008

After all, toomorow is an other day !

Les programmes ont encore changé et certains s'en inquiètent... Pour ma part, je pense qu'il faut savoir prendre un peu de recul. J'en veux pour preuve ce texte que mon père, féru de mathématiques, m'avait donné à lire il y a des années de ça. Je l'ai retrouvé par hasard sur le net (le texte... pas mon père !). Ou comment un même problème de math. évolue au gré des programmes scolaires...

ENSEIGNEMENT AVANT 1960 :
Un paysan vend un sac de pommes de terre pour 100 francs. Ses frais de production s'élèvent aux 4/5 du prix de vente. Quel est son bénéfice ?

ENSEIGNEMENT TRADITIONNEL AVANT 1970 :
Un paysan vend un sac de pommes de terre pour 100 francs. Ses frais de production s'élèvent aux 4/5 du prix de vente, c'est à dire 80 francs. Quel est son bénéfice ?

ENSEIGNEMENT MODERNE VERS 1970 :
Un paysan échange un ensemble P de pommes de terre contre un ensemble M de pièces de monnaie. Le cardinal de l'ensemble M est égal a 100 et chaque élément PFM vaut 1 franc. Dessine 100 gros points représentant les éléments de l'ensemble M. L'ensemble F des frais de production comprends 20 gros points de moins que l'ensemble M. Représente l'ensemble F comme sous-ensemble de l'ensemble M et donne la réponse à la question suivante : quel est le cardinal B des bénéfices (à dessiner en rouge) ?

ENSEIGNEMENT RÉNOVÉ EN 1980 :
Un agriculteur vend un sac de pommes de terre pour 100 francs. Les frais de production s'élèvent à 80 francs et le bénéfice à 20 francs. Devoir : souligne les mots "pommes de terre" et discutes-en avec ton voisin.

ENSEIGNEMENT REFORME EN 1980 :
Un peizan kapitalist privilegie sanrichi injustement de 20 francs sur un sac de patat. analiz le tekst et recherche le fote de contenu, de gramere, d'ortografe et de ponctuassion et ensuite di ce que tu pense de cet maniere de s'enrichir.

ENSEIGNEMENT ASSISTE PAR ORDINATEUR EN 1990 :
Un producteur de l'espace câble consulte en conversationnel une data-bank qui display le cev-rate de la patate. Il loade son progiciel de computation fiable et détermine le cash-flow sur écran bitmap. Dessine avec ta souris le contour intégré 30 dusac de pommes de terre. Puis loggue toi au network par le 3615 code BP (Blue Potatoe) et suis les indications du menu.

ENSEIGNEMENT ADAPTE A L'AN 2000 :
Qu'est-ce qu'un paysan ?

lundi 13 octobre 2008

Autopromo...


Aujourd'hui, c'est mon anniv ! Je change de dizaine... devinez combien j'ai ?

Réponse demain...
(hors sujet : 5555 clics à ce jour sur ce blog...! )

dimanche 12 octobre 2008

Au piquet !

Je ne résiste pas à partager avec vous cet extrait de MEMOIRE D’ACTEUR, biographie de Michel Bouquet (par Fabienne Pascaud, éd. Plon). De quoi nous rappeler que l'école d'autrefois n'était pas non plus la panacée, même si on peut assurément parler ici d'un témoignage personnel... La nostalgie n'est jamais une bonne chose : elle a tendance à n'éclairer que les aspects positifs du passé, les enjolivant à l'envie. Au risque d'oublier les coins d'ombre...

"Le piquet. Dans le meilleur des cas, l’élève est au fond de la classe, debout, tête baissée, mains dans le dos. Quand le maître veut être méchant, il lui fait porter, en plus, une grosse bassine d’eau, bras tendus, pendant cinq minutes ; succèdent dix minutes de repos ; puis cinq minutes de bassine d’eau à nouveau : et ainsi de suite, tant que l’élève paresseux ou insolent l’aura mérité…
Michel Bouquet ne se souvient de sa scolarité que comme d’un immense et interminable, et absurde piquet. On imagine que la silhouette même de ce garçon brun, maigrichon, taciturne, au visage impassible, à l’apparence constamment passive, devait encore davantage exaspérer ses maîtres que ses devoirs médiocres. D’ailleurs à longueur de temps puni, debout, les mains dans le dos et la tête baissée, il ne pouvait forcément étudier aucune leçon, ni réussir aucun exercice. La boucle était bouclée : de nouvelles sanctions venaient encore et toujours réprimer la mauvaise qualité du travail. Selon un enchaînement kafkaïen que rien n’aurait su briser.

À peine entré en classe, tôt le matin, le jeune Michel avait déjà depuis la veille plusieurs piquets de retard. Ce qui l’entraînait parfois très loin dans la nuit, où il devait rester éveillé debout au pied de son lit, jusqu’à 22, 23 heures le plus souvent, tandis que tout le monde dormait autour de lui : son frère Serge, par exemple, le lit à côté du sien, ce bon élève qui jamais n’était puni. Mais Michel ne se plaignait pas, il paraissait se moquer au contraire de ces calamités constamment renouvelées. Il était fier. C’était bien aussi ce qu’on lui reprochait… Le piquet, après tout, était juste un peu fatiguant pour le dos, les reins. L’élève récalcitrant aura passé finalement sa scolarité debout. Sept ans, quasiment debout."

vendredi 10 octobre 2008

Vive le sport !

Mardi prochain, les CE1 font une sortie sportive...

Ils retrouvent plusieurs écoles de la ville pour une course d'endurance. Les enfants s'y préparent depuis plusieurs jours avec leur prof. d'EPS et leur enseignante.

Celle-ci cherche des accompagnateurs : parents curieux, désoeuvrés ou serviables qui accepteraient de sacrifier une demie journée de leur précieux temps pour guider le rang de ces chères têtes blondes et brunes de l'école jusqu'au terrain des opérations, et retour.

Un père se propose. L'enseignante, prévoyante, précise sur le cahier de correspondance qu'il s'agit d'une sortie sportive et qu'une tenue adéquat est nécessaire : baskets et jogging...

Réponse du père : "C'est ma femme qui vous accompagnera".

Ben, moi... ça me fait rire ! Pas vous ?

mardi 7 octobre 2008

Un conte par ci, un conte par là...

Je suis en train de m'atteler en ce moment à un vaste projet autour du dire/lire/écrire à partir des contes, de leurs réécritures et de leurs parodies. J'ai déjà bâti un projet autour des contes il y a deux ans : c'était le thème de la fête d'école et j'en avais profité pour lancer ma classe dans la lecture et la réécriture de contes. L'expérience avait été très riche (voir "Vert Été" ici).

J'avais été très surprise à l'époque de constater à quel point les enfants ne connaissent pas ces textes pourtant fondateurs. Les quelques histoires qu'ils possèdent en général sont issues de Walt Disney. Le plus étonnant est de voir leur enthousiasme quand on leur lit les textes originaux, tellement plus forts, plus féroces, plus émouvant, plus... humains. Ils apprécient à l'extrême les mots, la musique de la langue : moi qui avais peur qu'ils soient largués, noyés dans le vocabulaire fleuri et la syntaxe complexe de Grimm ou de Perrault ! Tu parles ! Si je ne lisais pas un conte chaque matin, c'est tout juste si je ne me faisais pas lyncher. Si, si, j'exagère à peine : tu commences à me connaître, ami lecteur : toujours dans la retenue... Quoiqu'il en soit, j'ai décidé qu'on ne pouvait décemment pas quitter le primaire sans avoir avant, au moins une fois, farfouillé, trifouillé, torturé à souhait ces grands textes...

D'ailleurs, on trouve une foule d'albums extraordinaires en littérature de jeunesse, où les auteurs s'en sont donné à cœur joie dans la parodie ou la réécriture... Et justement, alors que j'évoquais le sujet sur la cour de récréation - le lieu où se construit par excellence toute pédagogie du terrain qui se respecte - l'enseignante spécialisée de mon école m'a proposé un « petit livre rouge » des plus drôles et des plus passionnants. Je ne peux résister à vous le conseiller... : il s'agit de Petits Chaperons dans le rouge (clique dessus) sous la direction de Pierre JOURDE, éd. L'Archange Minotaure. On y trouve le texte original du PCR, suivi de 46 versions du conte (grandiloquent, ménilmuche, paysan, psychanalyse, franglais, bureautique, litote, épigramme...) tout-à-fait dans la veine des Exercices de style (encore) de Raymond Queneau. De quoi s'amuser longtemps, et surtout de faire toucher du doigt aux élèves le plaisir qu'on peut prendre à jouer avec les mots... Allez, hop ! On s'y met !!!

Connections...

5050 clics à ce jour...
Sympa !

vendredi 3 octobre 2008

Poor little chiken !

Ici, je vous racontais dans quelles circonstances je suis allée farfouiller dans le disque dur de mon mari (Oh ! j'en vois qui ont l'esprit mal tourné ! je parle de son ordinateur... au sens propre. N'allez pas penser que je vire grivoise !).
Dans un dossier oublié, j'ai retrouvé ce texte, qui m'a fait bien rire à nouveau. Je vous le partage...

HISTOIRE DE POULET
La scène:
un poulet au bord d'une route. Il la traverse.
La question:
Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?
Réponses :
RENÉ DESCARTES :Pour aller de l'autre côté.
PLATON :
Pour son bien. De l'autre côté est le Vrai.
ARISTOTE :
C'est la nature du poulet de traverser les routes.
KARL MARX :

C'était historiquement inévitable.
CAPITAINE JAMES T. KIRK :Pour aller là où aucun autre poulet n'était allé auparavant.
HIPPOCRATE :En raison d'un excès de sécrétion de son pancréas.
MARTIN LUTHER KING JR. :
J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier leur acte.
MOISE :
Et Dieu descendit du paradis et Il dit au poulet : " Tu dois traverser La route". Et le poulet traversa la route et Dieu vit que cela était bon.
RICHARD M. NIXON :Le poulet n'a pas traversé la route, je répète, le poulet n'a JAMAIS traversé la route.
NICOLAS MACHIAVEL :
L'événement important c'est que le poulet ait traversé la route. Qui se fiche de savoir pourquoi ? La fin en soi de traverser la route justifie tout motif quel qu'il soit.
SIGMUND FREUD :Le fait que vous vous préoccupiez du fait que le poulet ait traversé la route révèle votre fort sentiment d'insécurité sexuelle latente.
BILL GATES :
Nous venons justement de mettre au point le nouveau Poulet Office 2005", qui ne se contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi des oeufs, classera vos dossiers importants, etc...
BOUDDHA :Poser cette question renie votre propre nature de poulet.
GALILEE :Et pourtant, il traverse.
ERIC CANTONA :
Le poulet, il est libre le poulet. Les routes, quand il veut il les traverse.
CHARLES DE GAULLE :
Le poulet a peut-être traversé la route, mais il n'a pas encore traversé l'autoroute !
JACQUES CHIRAC :Parce que je n'ai pas encore dissous la route.
L'EGLISE DE SCIENTOLOGIE :
La raison est en vous, mais vous ne le savez pas encore. Moyennant la modique somme de 10 000 EUR par séance, plus la location d'un détecteur de mensonges, une analyse psychologique ous permettra de la découvrir.
BILL CLINTON :Je jure sur la constitution qu'il ne s'est rien passé entre ce poulet et moi.
EINSTEIN :
Le fait que ce soit le poulet qui traverse la route ou que ce soit la route qui se meuve sous le poulet dépend uniquement de votre référentiel.
ZEN :
Le poulet peut vainement traverser la route, seul le Maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur.
JEAN-PIERRE RAFFARIN :
Le poulet n'a pas encore traversé la route, mais le gouvernement y travaille.
JEAN ALESI :Je ne comprends pas, théoriquement, le poulet il avait le temps de passer.
NELSON MONTFORT :J'ai à côté de moi l'extraordinaire poulet qui a réussi le formidable exploit de traverser cette superbe route: " Why did you cross the road ? " " Cot cot !" "eh bien il dit qu'il est extrêmement fier d'avoir réussi ce challenge, ce défi, cet exploit. C'était une traversée très dure, mais il s'est accroché, et..."
RICHARD VIRENQUE :
C'était pas un lapin ?
ORANGINA ROUGE :
PASKEEEEEEUUUUUHHHH
KEN LE SURVIVANT :Peu importe, il ne le sait pas mais il est déjà mort.
JEAN-CLAUDE VANDAMME :Le poulet la road il la traverse parce qu'il sait qu'il la traverse, tu vois la route c'est sa vie et sa mort, la route c'est Dieu c'est tout le potentiel de sa vie, et moi Jean Claude Super Star quand je me couche dans Timecop quand le truck arrive je pense à la poule et à Dieu et je fusionne avec tout le potentiel de la life de la road ! Et ça c'est beau !
FOREST GUMP :
COURS POULET COURS !!!
STALINE :le poulet devra être fusillé sur le champ, ainsi que tous les témoins de la scène et 10 autres personnes prises au hasard, pour n'avoir pas empêché cet acte subversif
GEORGE W. BUSH :
Le fait que le poulet ait pu traverser cette route en toute impunité malgré les résolutions de l'ONU représente un affront à la démocratie, à la liberté, à la justice. Ceci prouve indubitablement que nous aurions dû déjà bombarder cette route depuis longtemps. Dans le but d'assurer la paix dans cette région, et pour éviter que les valeurs que nous défendons ne soient une fois de plus bafouées par ce genre de terrorisme, le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique a décidé d'envoyer 17 porte-avions, 46 destroyers 154 croiseurs, appuyés au sol par 243000 G.I. et dans les airs par 846 bombardiers, qui auront pour mission au nom de la liberté et de la démocratie, d'éliminer toute trace de vie dans les poulaillers à 5000 km à la ronde, puis de s'assurer par des tirs de missiles biens ciblés, que tout ce qui ressemble de près ou de loin à un poulailler soit réduit à un tas de cendres et ne puisse plus défier notre nation par son arrogance. Nous avons décidé qu'ensuite, ce pays sera généreusement pris en charge par notre gouvernement, qui rebatira des poulaillers suivant les normes de sécurité en vigueur, avec à leur tête, un coq démocratiquement élu par l'ambassadeur des Etats Unis. En financement de ces reconstructions, nous nous contenterons du contrôle total de la production céréalière de la région pendant 30 ans, sachant que les habitants locaux bénificieront d'un tarif préférentiel sur une partie de cette production, en échange de leur totale coopération. Dans ce nouveau pays de justice, de paix et de liberté, nous pouvons vous assurer que plus jamais un poulet ne tentera de traverser une route, pour la simple bonne raison, qu'il n'y aura plus de routes, et que les poulets n'aurons plus de pattes. Que Dieu bénisse l'Amérique.

jeudi 2 octobre 2008

Cher Monsieur le député...


Depuis quelques jours, nous travaillons en expression écrite sur la conception d'une lettre au député de notre circonscription, afin de lui demander l'autorisation de visiter l'Assemblée Nationale.

Je procède en plusieurs jets d'écriture, entrelardés de séances de structuration en vocabulaire, conjugaison et grammaire, selon les besoins. Les premiers jets, répondant à une consigne large et peu contraignante, ont été savoureux. Je vous livre mon préféré :

"Mossieu le député,

Notre classe aimerait visiter l'Assemblée Nationale pour voir le sauna et d'autres choses. Nous voulons vraiment visiter les sales de politique et le plus tôt sera le mieux. Nous attendrons jusqu'au moment venu.

La classe de CM2 de l'école StBiiiiip."

J'aime aussi :
"...cela nous ferait plaisir car je pense que pour beaucoup, c'est leur rêve et pour les autres ce sera une superbe aventure. En tous les cas, ça nous fera du bien."

Et puis le pragmatique :
"...pour la date, vous pourriez, s'il-vous-plait nous la donner une ou deux semaines en avance. Merci beaucoup."

Et celui qui veut convaincre, histoire que son boulot ne soit pas inutile :
"...pour connaître le plus grand député (!) et vous pourriez nous accueillir (écrit nousaceuyire) à l'A. N. : j'ai fait tout ça pour vous rencontrer. Merci."

Et celle qui cherche à apitoyer :
"Nous aimerions connaître un peu plus cet endroit car nous n'en avons qu'une maigre photographie..."
Allez, je finis avec celui-ci :
"...Si vous acceptez, ce sera vraiment gentil et peut-être que certains enfants auront tellement aimé cet endroit qu'ils voudront faire ce que vous faîtes. Mais on sait qu'il faut avoir une personnalité spéciale !"

C'est-y pas mignon tout plein ? Moi, je serais lui, le gars député, je répondrais oui sans hésiter une seconde !

mercredi 1 octobre 2008

A voir absolument !

Ce soir, mon mari m'a appelée de son boulot pour que je lui rende un petit service. Il s'agissait de lui envoyer un ou deux documents professionnels à partir de son ordi. Ce que je me suis empressé de faire, vous imaginez bien - bah, oui, hein... c'est mon mari quand même !

Et voilà que je redécouvre sur l'écran que j'ai un dossier, moi, sur cet ordi là : du temps où on n'avait pas chacun sa machine perso... Mais qu'est-ce qui peut y bien avoir, dans ce dossier, que je n'ai plus ouvert depuis des lustres ? Et me voilà à farfouiller, ouvrir des docs à droite à gauche : Ah ? J'avais ça ? Mais c'est super intéressant, ce truc !!! Et je retombe entre autres sur deux ou trois textes piqués dans un site découvert par hasard, à l'époque... un site que je visitais quasi quotidiennement et qui me remplissait de contentement... et que j'ai ensuite totalement oublié ! Je l'ai retrouvé, grâce à Gogol, et je vous invite à y faire, vous aussi, des visites régulières, indispensables à une bonne hygiène mentale. L'accroche du site ? "Plus je ris, plus je pense. Plus je pense, plus je ris".
C'est ICI.

J'espère que vous apprécierez... et j'espère que ça n'a pas changé : ça fait au moins trois ans que je n'y suis pas retourné...
Bon, je vous laisse : j'ai du boulot - Nan, en vrai, j'ai des copies à corriger. Nan ! Vrai, je lâche l'ordi, j'irai voir le site en question plus tard. Nan ! Arrête, de ricaner dans ton coin, ami lecteur, : je suis capable de me discipliner moi-même et de résister à la tentation d'aller l'explorer dès tout de suite... Bon, mais cinq minutes, alors... Après, j'ai du boulot... Oh !