Salut Ami Lecteur,
Une petite anecdote en passant, histoire que tu ne te sentes pas définitivement abandonné.
Vendredi, dans mon école, comme dans beaucoup d'autres, il y avait le fameux et incontournable...
"Marché de Noël".
Je t'explique le concept : à l'approche de Noël, le petits zenfants sont invités à découvrir qu'ils ont aussi un cœur, et pas seulement un estomac ou un esprit tyrannique.
Pour le leur faire découvrir, on lance une opération à double effet impulse :
le Marché de Noël.
L'idée, c'est que chacun réalise un magnifique objet avec ses petites mimines, ou un superbe gâteau, ou encore, comme dans ma classe, de succulents
sablés. Ces réalisations sont ensuite vendues aux parents... Tu saisis tout de suite l'astuce : comment un parent digne de ce nom pourrait-il résister à la merveille interplanétaire faite avec amour par le fruit de ses entrailles ? Il l'achète donc !
Ensuite, c'est formidable :
1/ l'enfant peut offrir à ses parents pour Noël l'objet que ceux-ci viennent d'acheter (!).
2/ les gains sont reversés à une association choisie avec soin. En l'occurrence, pour nous, une assoc. qui achète du matériel pour des écoles d'Asie ou d'Afrique.
Les parents sont ravis.
Les enfants sont ravis.
Les enseignants sont ravis (pour peu qu'ils aient réussi à finir les évaluations du trimestre et les livrets qui vont avec...!).
Or donc, lors de notre marché de Noël, vendredi dernier, aux alentours de 17h00, je croise une de mes petites élèves, assise sagement avec son grand frère sur un banc. Ils attendent, au milieu de la cohue générale que leurs parents arrivent et se mêlent à la fête.
Je me penche sur ma pitchoune et lui demande si tout va bien. Elle me répond alors d'une voix plaintive qu'elle a faim, et qu'elle aimerait bien une part de gâteau, là, sur le buffet surchargé et magnifiquement préparé par les membres de l'association de parents d'élèves... Seulement ses parents à elle ne vont arriver que bien plus tard... snif !
Aussitôt, S., un grand CM2 qui entend notre échange me dit :
"
Mais moi, je peux lui prêter 1€ !
- 1€, Waou ! Trop gentil ! Tu entends ça J. ? Tu vas pouvoir acheter des parts de gâteau pour toi et ton frère !
- C'est normal, rétorque le généreux donateur
, je sais trop ce que c'est que d'avoir faim..."
Quand on sait que S. est le fils de la Présidente de l'association de parents, et qu'il n'a jamais manqué de rien, la réplique ne manque pas de saveur...
Merci à lui, en tous cas : ce geste est le résultat espéré de la politique éducative de notre école.
Yessss ! Pari réussi !
:o)
PS : P
our revenir sur le portrait un peu caustique que j'ai fait de ce marché de Noël, je me dois de préciser qu'en CP nous faisons des sablés indifférenciés afin que tous puissent les acheter (les parents ne sont pas tenus d'acheter le sachet réalisé par leur enfant, c'est une réalisation commune et anonyme, pas de public captif donc !). Par ailleurs, nous faisons faire un autre cadeau pour Noël afin les enfants puissent en faire vraiment la surprise à leurs parents. Voilà voilà !
Namého !